Speech by President von der Leyen at the inaugural event of the Conference on the Future of Europe
President Macron,
Prime Minister Costa,
President Sassoli,
Mesdames et Messieurs,
Je suis ravie d'être enfin de retour à Strasbourg pour cette journée de l'Europe très spéciale. Cette ville symbolise une grande partie de notre histoire - et il est donc normal que nous soyons ici pour parler de notre avenir.
Et lorsque je pense à cet avenir - et à cette Conférence - je pense à un ancien de Strasbourg: Antoine de Saint-Exupéry. Et en particulier à son livre, Terre des Hommes, publié juste avant la Seconde Guerre mondiale. Dans son style unique et poétique, il donne vie à la peur et à la douleur, à l'amour et à l'espoir qui sont en chacun de nous. Il nous rappelle l'importance de vivre les uns avec les autres - mais aussi avec le monde naturel qui nous entoure. Et de notre devoir de léguer un monde meilleur à nos enfants.
Bien que le contexte soit différent, ce qu'il nous dit sonne vrai pour le monde d'aujourd'hui. Et il y a une citation en particulier qui, pour moi, incarne l'Europe ainsi que le devoir de cette Conférence: « Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre. C'est regarder ensemble dans la même direction. »
Ladies and Gentlemen,
This is the task - and the opportunity - ahead of us all. The Conference is for all Europeans to debate a shared vision of what we want our Union to be. Of course, I am conscious that there is always scepticism and cynicism whenever Europe debates its future or launches a project of this nature.
So we must ensure it is not an intellectual policy exercise or a closed political compromise. We should be honest that the Conference is not a panacea or a solution to every problem. And we must listen to all voices - whether critical or complimentary - and ensure that we properly follow up on whatever is agreed.
But I do believe that this Conference is a real opportunity to bring Europeans together and to rally around a common ambition for our future just as previous generations did. And we should also not underestimate the power of good that it could do - for people individually and for society as a whole. The point is that the EU must be whatever Europeans want it to be.
Of course, the start of the Conference is not the time to predict or prescribe outcomes. But there are certain dichotomies and issues that we should attempt to resolve. For example, some feel Europe is too close and too involved in their lives. For others it is too far remote or too detached. This is an opportunity for Europeans to help find the right balance. For some, Europe is too institutional or mechanical in the way that it works.
This is an opportunity to see how we can simplify and make it more down to earth where it is needed. For some, the narrative of peace is not as compelling as for others. This is an opportunity to help build a new common purpose for all Europeans. I believe the Conference needs to talk about what makes the EU - what it is. We see how true that is when we look at the world around us - globalised but fragmented, full of contradictions and confrontations. It reminds us of the importance of a shared sense of purpose and that none of us can go it alone.
The pandemic has been traumatic for people in Europe and around the world. It will be a formative part of so many lives and of so many parts of society. And like all trauma, we need to find a way to talk about it if we want to move beyond it. And there is no better way to do that than by offering perspective, hope and an ability to change things for the better.
This is why I believe it is such an important moment for young people in particular to have their say. This pandemic stole more than just a year from them. It stole experiences and emotions that every young person needs. It stole fun and friendships that shape people forever. It stole opportunities from them to grow, to learn and take risks. And more than anything, it made so many people - young and old - feel anxious, lonely and simply less in control of their lives and their future. For the first time in a generation, more people worry that their children will not be better off than them. This shows that we need a new form of solidarity and social justice between generations.
Es geht um Gerechtigkeit und Rechte, nicht nur innerhalb der heutigen Gesellschaft, sondern über Generationen hinweg. Und deshalb sind die jüngsten Gerichtsurteile in mehreren Mitgliedstaaten über die Verpflichtung, unseren Raubbau an Natur und Umwelt konkret und langfristig anzugehen so wegweisend. Wir können die verlorene Zeit, die die Pandemie der Jugend geraubt hat, nicht ersetzen, aber wir können etwas Gerechteres und Besseres für sie und mit ihnen wiederaufbauen.
Wir müssen jetzt handeln, und junge Menschen müssen bei diesem Wandel eine zentrale Rolle spielen. Und die Aufgabe ist groß. Paradoxerweise muss sich viel ändern, damit alles so bleibt wie wir es zum Leben brauchen. Grundlegendes muss sich ändern, damit auch die nächste Generation weiterhin Natur um sich hat. Wir müssen uns ändern, damit unsere Enkelkinder auch noch Frühling, Sommer, Herbst und Winter erleben. Wirkliche Veränderung kann aber nicht nur durch Gerichtsurteile geschehen.
Sie erfolgt durch Politik. Deshalb glaube ich, dass wir diese Konferenz nutzen sollten, um einen echten und strukturierten Dialog zwischen den Generationen darüber zu führen, wie wir Lebensgrundlagen bewahren können. Es steht genauso viel auf dem Spiel wie 1950 als Schuman seine Erklärung vorlegte - damals noch die Verwüstung durch Krieg und Konflikt vor Augen. Aber machen wir uns nichts vor: Es steht genauso viel auf dem Spiel, denn der Klimawandel kann ohne Weiteres die zerstörerische Kraft eines Krieges entwickeln.
My view on this is that Europe has always been at its best when it is reverse-engineered. We are at our boldest when we first set an ambitious goal or have to act out of necessity - often without competence or precedence. This is the Europe that rises to the challenge. The Europe that just does it, because it needs to be done. It is not so long ago that the environment was a fringe or peripheral issue for the European Union. But it is now the most central issue for our generation and for the generations to come.
Mesdames et Messieurs,
L'exemple et l'empathie des jeunes depuis le début de la pandémie nous inspirent - et nous donnent l'espoir et la responsabilité de construire un monde meilleur. Il y a tout juste un mois, j'en ai eu un rappel intime et bouleversant lorsque je suis devenue grand-mère pour la première fois.
Le premier câlin avec ma petite-fille était un de ces moments qui remet les choses en perspective et qui rappelle ce qui est vraiment important dans la vie. Dans cet instant de tendresse et d'amour, elle m'a montré une chose que nous ne devons jamais oublier: Nous sommes toujours assez jeunes pour croire au monde et toujours assez âgés pour y faire une différence. Voici ce qui lie - et ce qui unit - les générations entre elles.
Et en tenant la petite dans mes bras, j'ai fait ce que font tous les nouveaux parents ou grands-parents : j'ai pensé à toutes les possibilités qui s'offriront à elle et j'ai essayé d'imaginer le monde dans lequel elle grandira. Y aura-t-il des forêts ou de la faune qui n'existeront plus que dans ses livres ou ses films ? À quoi ressembleront sa carrière, ses emplois et les technologies dont elle aura besoin ? Les disparités et inégalités sociales seront-elles plus prononcées ou plus étroites ? Et l'Europe ? Que fera-t-elle, que défendra-t-elle ? Sera-t-elle unie ? Ou sera-t-elle divisée comme par son passé ?
Ces questions peuvent sembler trop grandes ou lointaines alors que nous avons tant de défis immédiats. Mais la direction que nous prenons aujourd'hui déterminera les réponses que nous cherchons pour demain. Et voilà précisément pourquoi nous avons besoin de cette Conférence et pourquoi nous devons la lancer maintenant.
Nous abordons cette tâche avec humilité, en reconnaissant que les choses ne sont pas toutes parfaites. Mais aussi avec la fierté de savoir d'où vient notre Union et la conviction en ce qu'elle doit toujours faire. Et pour cela, je termine là où j'ai commencé : avec Antoine de Saint-Exupéry. Parce que c'est lui qui a inspiré Jean Monnet avec sa phrase : « Le plus beau métier d'homme est le métier d'unir les hommes. » À nous de continuer de le faire.
Merci et vive l'Europe.