Les régions italiennes et la Présidence italienne de l'UE s'allient pour relancer les investissements dans l'industrie culturelle et créative
Des représentants du Comité des régions, de la Présidence italienne de l'UE, du Parlement européen et de la Commission européenne ont lancé à Bruxelles une mobilisation pour que le secteur de la culture et de la créativité se voie reconnaître un rôle plus incisif dans la programmation des fonds structurels 2014-2020 et dans la révision de la stratégie de croissance de l'UE, Europe 2020, prévue pour l'année prochaine.
Alors que les discussions s'intensifient quant à la manière de relancer les investissements et la croissance en Europe, le Comité des régions et la Présidence italienne de l'UE se mobilisent pour montrer, en s'appuyant sur des études et des dizaines de projets déjà menés à bien, que la culture et la créativité peuvent devenir des catalyseurs de la relance européenne. Le secteur représente aujourd'hui 4,4 % du PIB de l'Union, il emploie 8,3 millions d'Européens et a montré qu'il pouvait résister mieux que d'autres aux difficultés de la crise. L'objectif est maintenant d'opérer un saut qualitatif en donnant à l'industrie culturelle et créative un rôle déterminant dans la programmation des investissements régionaux, nationaux et européens. Les régions, en particulier, notamment grâce aux fonds structurels, comptent parmi les protagonistes de ce changement de paradigme, comme l'a souligné Nichi Vendola, Président de la région des Pouilles et membre du Comité des régions: «Alors que, jusqu'en 2005, les dépenses en faveur de la culture correspondaient dans ma région à 50 cents par citoyen, ce montant s'élève aujourd'hui à 4 euros, activant des dépenses touristiques globales de 1 milliard 30 millions d'euros, ce qui correspond à 3,9 % des dépenses nationales totales. Sur le plan de l'emploi, on dénombre environ 23 000 entreprises dans le secteur créatif, qui emploient au total 57 000 personnes, soit 4,1 % du nombre de personnes employées dans le pays». C'est là un choix qui a permis une rapide absorption des ressources européennes: «Dans le secteur culturel, nous avons atteint les objectifs en matière de dépenses bien avant les échéances fixées au niveau européen: en 2014, nous avons engagé 130 % des ressources disponibles». Pour la Présidence italienne, l'Ambassadeur Marco Peronaci a souligné que «l'heure est venue de passer à la vitesse supérieure s'agissant de la culture en Europe. La Présidence italienne a surtout concentré son travail sur la dimension créative et entrepreneuriale de la culture, sur son potentiel en termes d'entreprise et sur la contribution qu'elle apporte à la croissance et à la compétitivité de l'Union européenne. Les collectivités territoriales remplissent à cet égard un rôle primordial en jouant la carte de la synergie entre les différents niveaux de gouvernement et en faisant entendre haut et fort la voix de la culture européenne».
C'est là un point de vue partagé par le vice-président de la région de la Vénétie, Marino Zorzato, qui a insisté sur l'importance stratégique du secteur: «On compte près de 40 000 entreprises culturelles en Vénétie, soit 8,7 % du total enregistré au niveau national; les retombées économiques s'élèvent à 8 % du PIB régional. Ce système régional de la culture nous place parmi les premières régions italiennes, tant sur le plan de l'incidence sur la valeur ajoutée, qui s'élève à 6,3 %, que sur celui des retombées pour l'emploi, qui se chiffrent à 7 % du nombre total de personnes employées».
L'attention que les régions prêtent au secteur culturel a également été soulignée par Silvia Costa, Présidente de la commission «Culture» du Parlement européen: «Le Parlement et le Comité des régions s'emploient conjointement à faire de la culture, de la créativité et de l'innovation une priorité transversale des politiques en faveur de la croissance, afin qu'il en soit tenu compte dans la programmation de tous les investissements. Qu'il s'agisse de projets financés au moyen de fonds directs, de fonds structurels ou de ressources nationales ou régionales, la culture doit figurer parmi les piliers de notre modèle de croissance durable. À la lumière des expériences présentées aujourd'hui, il est encore plus évident que les régions et les communes sont désormais particulièrement attentives à la valeur stratégique de la culture. Souvent, ce sont même elles qui font la différence, en soutenant des consortiums ou en y participant, en promouvant la création de grappes d'entreprises et en créant des infrastructures et des services généraux ciblés et accueillants».
Cette dynamique volontariste est clairement apparue au cours de la conférence. En Toscane, par exemple, la région a engagé en 2013 plus de 77 millions d'euros pour la réalisation d'un plan pour la culture, secteur qui intervient à concurrence de 10-15 % dans le PIB régional et qui, entre 2009 et 2012, a vu une montée en flèche des indicateurs stratégiques telle que la dépense pour la consommation touristique, qui s'est accrue de plus de 6,3 millions d'euros. C'est le résultat d'une stratégie à long terme grâce à laquelle, entre 1999 et 2007, les investissements régionaux totaux ont dépassé 478 millions d'euros, dont 60 % correspondaient à des financements provenant de fonds européens. Du côté de l'Émilie-Romagne, c'est une stratégie de spécialisation intelligente qui est au cœur de l'approche déployée par la région pour innover et développer un secteur qui compte aujourd'hui 25 000 petites et moyennes entreprises actives dans le secteur des services créatifs, auxquelles il y a lieu d'ajouter 1 500 entreprises du secteur culturel. Parmi les bonnes pratiques présentées lors de la conférence, on mentionnera le projet «Incredibol» de la municipalité de Bologne.
Enfin, après la désignation de Matera en tant que capitale européenne de la culture 2019, l'expérience de la région de Basilicate a suscité beaucoup de curiosité et d'attention. La stratégie régionale a donné la priorité aux entreprises du secteur cinématographique. Grâce à un investissement de 35 millions d'euros (dont 3,6 de fonds structurels), ce sont 90 entreprises, dont 34 start-ups, qui ont pu développer de nouvelles compétences et offrir de nouveaux services placés sous le signe de l'innovation. Autre élément décisif, ces efforts ont permis d'attirer de grandes productions internationales, dont un long-métrage chinois qui sortira en février et le remake du péplum «Ben-Hur» par le studio américain MGM (la vidéo présentée lors de la conférence présente un relevé des productions accueillies en Basilicate).
La conférence a permis le lancement d'une plateforme chargée de veiller ces prochaines années à la planification des interventions dans le secteur de l'industrie culturelle et créative et au suivi des investissements.
Des informations sont disponibles sur le site http://www.creativeact.eu/home/.
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