Speech: Déclaration du Président Juncker au point presse conjoint avec Viorica Dăncilă, Première ministre de la Roumanie
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Madame la Première ministre, chère Viorica,
Mesdames, Messieurs,
Je veux dire d'abord que nous sommes - nous, Commissaires - reçus comme des princes à Bucarest. Tout est organisé de la meilleure façon possible et c'est de bon augure pour la poursuite et pour la suite des événements. J'ai discuté avec la Première ministre en bilatéral tout à l'heure - c'est d'ailleurs la quatrième rencontre bilatérale entre la Première ministre et moi-même sur les derniers mois, ce qui prouve à l'évidence que je porte un vif intérêt sur la chose roumaine qui, pour les six mois à venir, se confond avec la chose européenne.
Vous avez vu que lorsque la Première ministre a exposé les priorités de la présidence roumaine, que c'est un programme de travail qui épouse à la perfection près les intentions et les programmes de la Commission et donc sur ce point technique, il n'y a aucune difficulté entre la Roumanie et la Commission.
Je voudrais insister sur plusieurs points : je voudrais - si je peux exprimer ce souhait - que pendant le mandat de cette Commission, la Roumanie puisse rejoindre la zone Schengen. Je ne vois pas pourquoi certains gouvernements s'y refusent obstinément, et nous sommes en contact avec ceux qui sont plus récalcitrants que d'autres, afin de les convaincre de dire oui à l'adhésion de la Roumanie à la zone Schengen.
Devant le Parlement européen en 2014, je m'étais engagé à mettre un terme au Mécanisme de coopération et de vérification. Je reste fidèle à cette promesse à condition que tous les efforts soient faits du côté roumain et du côté européen pour le reste pour que la chose puisse se faire dans de bonnes conditions et je voudrais vraiment pouvoir terminer mon mandat en faisant de la Roumanie un membre de la zone Schengen et en mettant un terme au Mécanisme de coopération et de vérification.
La présidence roumaine a devant elle un programme de travail chargé, ne fut-ce que sur les propositions que la Commission a fait au cours des années écoulées. Il reste sur la table du co-législateur 242 propositions législatives dont je voudrais que le Conseil - sous présidence roumaine - et le Parlement européen, avant que le Parlement européen n'entre en récession, en session abruptement terminé, cela aura lieu le 18 avril - je voudrais que d'ici là, l'essentiel de ces propositions législatives soit co-décidées par le Parlement et par le Conseil.
Je sais la Première ministre attachée à son attention moult fois exprimée de faire en sorte que les travaux législatifs soient accélérés. Il reste très peu de temps, parce que le Parlement européen va arrêter ses travaux le 18 avril, et entre le 18 avril et le mois d'octobre, il y aura très peu de travaux législatifs qui vont pouvoir être entamés par le nouveau Parlement. Et donc il faudra que nous mettions à profit les quelques semaines qui nous restent jusqu'aux élections européennes pour faire en sorte que le programme législatif avance.
Même remarque à l'endroit des perspectives financières pluriannuelles, où après une présidence autrichienne qui, sur un plan technique, a fait un travail remarquable, il faudrait que le gouvernement roumain conduit les autres à avancer le plus rapidement possible sur ce dossier dont je sais par expérience qu'il figure parmi les plus difficiles qu'une présidence peut rencontrer sur son parcours - pour l'avoir vécu en tant que Président du Conseil à plusieurs reprises, je sais la difficulté de la tâche.
Je voudrais encore que sous présidence roumaine, nous puissions adopter au Conseil et au Parlement - le problème ne se situant pas au niveau du Parlement - quelques directives en matière de migration et d'asile. Nous avons proposé sept directives. Cinq directives sont sur le point d'être finalisées. Et je voudrais que nous adoptions au moins les cinq directives qui sont en état de pouvoir être adoptées, quitte à laisser de côté les deux directives qui font plus de difficultés. Mais si nous voulons lutter contre les mouvements secondaires, il faudrait que le Conseil et le Parlement adoptent les directives y afférentes.
Même remarque pour ce qui est de la protection des frontières extérieures. La Commission a fait une proposition disant que le nombre des garde-côtes et des garde-frontières d'ici 2020 devait attendre un nombre de 10 000 agents. On m'explique maintenant que ce n'est pas possible alors qu'auparavant on m'expliquait que la Commission était trop timide et trop modeste dans ses propositions. Je voudrais que la présidence roumaine accélère les travaux et ne se laisse pas décourager par ceux qui ont toujours de bonnes idées et de bonnes intentions, mais lorsque la Commission vient à leur rencontre, ils se retirent du débat nécessaire et vertueux.
Je suis venu en Roumanie - pour la troisième fois d'ailleurs sous mon mandat - pour dire aux autorités roumaines de mettre un terme aux problèmes et aux litiges internes qu'il peut y avoir en Roumanie. Si on préside l'Union européenne, il faut mettre en sourdine et entre parenthèses les problèmes de politique intérieure. Et j'ai entendu la Première ministre me confirmer sa volonté, qui est grande, de ne pas jeter une ombre sur la présidence roumaine en exportant vers l'Europe les problèmes internes qu'il peut y avoir. Connaissant bien la Première ministre, j'ai pleine confidence en sa faculté de bien diriger les travaux du Conseil. Je la sais résolument attachée à l'idée européenne. Et donc j'ai pleine confidence en toi, Viorica, de faire le nécessaire pour que sous présidence roumaine - la première d'ailleurs - l'Europe puisse avancer.
Merci. Mulțumesc.
SPEECH/19/361