Speech: 6eme Conférence Annuelle sur la politique de l’espace

Met dank overgenomen van Europese Commissie (EC) i, gepubliceerd op dinsdag 28 januari 2014.

Commission européenne

[Seul le texte prononcé fait foi]

Antonio TAJANI

Vice-président de la Commission européenne responsable de l'industrie et l'entreprenariat

6eme Conférence Annuelle sur la politique de l’espace

Charlemagne

Bruxelles, 28 janvier 2014

Chers amis,

Mesdames et messieurs,

Nous avons le plaisir de nous retrouver aujourd'hui pour cette sixième Conférence sur la politique spatiale de l'Union européenne. Je félicite les organisateurs : c'est un rendez-vous annuel qui est désormais devenu incontournable.

Il s'agit pour moi de ma quatrième et dernière apparition en qualité de commissaire responsable de l'espace.

L'heure n'est pas encore au bilan mais je pense que l'héritage laissé à mon successeur sera très honorable. Le cadre financier 2014-2020 consolide le pilier programmatique de la politique spatiale de l'Union. Presque 12 milliards d'euros seront investis sur 7 ans dans les programmes de l'UE liés à l'espace. C'est plus du double de l'effort financier actuel de l'Union et environ 1/4 du chiffre d'affaire annuel de l'industrie spatiale européenne. C'est considérable. Il faudra en tirer toutes les conséquences dans l'organisation de l'Europe spatiale.

Mais mon travail n'est pas encore terminé. 2014 est une année charnière pour nos programmes Galileo et Copernicus.

  • 1) 
    Je commencerai par Galileo.

Galileo est désormais une réalité.

Nous avons un système partiellement déployé: quatre satellites sont en orbite. Il y a de nombreuses stations au sol dans le monde entier.

Les tests effectués sont très concluants : la précision est très stable et inégalée, les performances attendues sont excellentes. Nous avons une base technique solide.

Ces résultats couronnent le savoir-faire de notre industrie. Ils ouvrent surtout des perspectives très attractives pour les services et des opportunités de développement et d'innovation.

Galileo progressera encore cette année.

Nous pouvons espérer 6 satellites supplémentaires en orbite cette année. Cela portera la constellation déployée à 10 satellites.

M. Dordain, Directeur Général de l'ESA, m'a annoncé avant Noël que trois lancements étaient prévus en 2014 dont le premier en juin. Cela m'a été reconfirmé ce matin par M. Dordain et les industriels concernés.

M. Dordain m'a aussi informé que les deux satellites à lancer en juin ont déjà passé avec succès tous les principaux tests.

Ce sont d'excellentes nouvelles. Elles doivent désormais se matérialiser.

Au-delà de 2014, il faudra garantir la cadence de production. Des efforts ont été faits en ce sens. Mais, si vous me permettez cette référence sportive, en cette année olympique, chacun - de l'ESA à l'industrie - doit continuer à "hausser son niveau de jeu".

Galileo prépare ses premiers services.

La fourniture des services Galileo est une priorité de la Commission. Les bénéfices de Galileo doivent être tangibles pour nos citoyens et nos entreprises, et cela avant même le déploiement complet de Galileo.

Les premiers services seront validés courant 2014 en vue d'une fourniture fin 2014 / début 2015. Cela m'a été confirmé par M. Dordain qui prépare avec la GSA des scénarios de fourniture de services à partir de 6, 8 ou 10 satellites en orbite.

Galileo suscite un intérêt croissant.

Je l'ai senti lors de mes différentes missions dans des pays tiers, aux Etats-Unis, en Chine, en Russie ou encore en Amérique latine ou en Asie.

Galileo est vu comme un système indépendant, qui offre des signaux modulables et authentifiables, et qui respecte des hauts standards pour l'utilisation des données.

J'ai aussi noté l'intérêt d'entreprises pour l'utilisation des signaux Galileo. A cet égard, je tiens à être clair : je ne laisserai pas le moindre obstacle, tel que des brevets, pénaliser les entreprises désireuses d'utiliser notre système. La Commission a fait des propositions concrètes pour les brevets existants. Nous travaillons étroitement avec les autorités concernées en vue d'une solution. Je suis confiant.

  • 2) 
    Passons à Copernicus

Copernicus est aussi stabilisé pour les 7 prochaines années.

Un budget substantiel est alloué à Copernicus et le cadre juridique du programme a fait l'objet d'un accord politique entre les institutions européennes. Nous pourrons obtenir une approbation formelle du règlement avant la fin du mandat du Parlement européen en avril.

Je suis très satisfait de ces évolutions rapides. Cela démontre que lorsqu'il y a une volonté forte, il y a un résultat.

Copernicus va aussi prendre une nouvelle dimension en 2014.

Avec le nouveau règlement, Copernicus sera bien ancré dans le cadre de l'Union européenne. C'est une nouvelle réalité à prendre en considération par tous les acteurs du programme.

Sur un plan opérationnel, le premier satellite "Sentinelle" sera lancé fin mars - début avril 2014 depuis Kourou, comme me l'ont confirmé M. Dordain, Directeur Général de l'ESA et M. Israël, Président-Directeur Général d'Arianespace.

Ce satellite contribuera à la surveillance du changement climatique et de l’environnement marin ou encore à la gestion de crise, par exemple en cas de désastre naturel.

Mesdames et Messieurs,

C'est un passage de témoin. Avec ce premier satellite "Sentinelle", l'Europe commence à déployer sa part de l'infrastructure "Copernicus".

Elle prend le relais des Etats membres qui jusqu'à présent ont mis leur capacité existante au service du programme.

Cela va continuer. Deux satellites "Sentinelle" seront lancés en 2015.

Copernicus va améliorer la qualité de ses services.

Comme pour Galileo, ma priorité est la fourniture de services Copernicus.

2 services sont déjà opérationnels : les services d’aide aux interventions d’urgence et de surveillance de l’environnement terrestre. Les autres le deviendront graduellement à partir de 2015.

Je souhaiterais à présent évoquer quelques leçons de l'expérience acquise ainsi que le futur des relations entre l'Union européenne et l'ESA.

Je me limiterai à 3 leçons principales:

  • 1) 
    les services doivent guider la conception et la mise en œuvre des programmes.

La priorité est de satisfaire les besoins des utilisateurs. J'ai beaucoup appris de mes contacts réguliers notamment avec les fabricants de récepteurs Galileo. Il faut maintenir ce dialogue. Et cela vaut aussi pour Copernicus.

  • 2) 
    Chaque acteur de ces programmes doit être fort et responsable. L’opinion publique ne comprend pas les retards, ni les surcouts.

Une claire allocation des tâches est nécessaire, bien entendu. Mais cela doit s'accompagner d'une responsabilité assumée à tous les échelons.

  • 3) 
    Il faut constamment améliorer les outils de gestion de programmes aussi complexes ainsi que la transparence.

Pour l'avenir, la relation entre l'Union européenne et l'ESA va devoir évoluer. C'est une nécessité pour nos programmes, et au-delà pour la politique spatiale et industrielle européenne.

Ce sujet sera une priorité de mon successeur. Mais je peux vous dire que la Commission aborde cette question avec ouverture:

  • a) 
    Il faut jeter des ponts entre les deux entités et non pas ériger des murs;
  • b) 
    Il faut tenir compte de l'histoire des organisations sans oublier que l'histoire peut aussi être en marche.

Mesdames et Messieurs,

Galileo et Copernicus sont des programmes magnifiques. Ce sont des programmes complexes et souvent difficiles à mettre en œuvre. Mais pour paraphraser Jean Monnet, je vous dirai que "je ne suis pas optimiste, je suis déterminé".

Et ma détermination est confortée par l'intérêt des Européens pour l'espace. Je ne parlerai pas ici du grand succès public du film Gravity mais du dernier Eurobaromètre sur l’espace, que la Commission publie aujourd’hui et dont je suis heureux de vous annoncer quelques éléments en avant-première:

  • Presque 6 Européens sur 10 - et une majorité dans tous les Etats membres - considèrent que le secteur spatial est une source de croissance économique et progrès scientifique.
  • Plus de 6 Européens sur 10 reconnaissent l'importance des technologies spatiales pour écarter des menaces liées aux astéroïdes, aux comètes ou aux collisions avec les débris spatiaux.

Enfin, près de ¾ des Européens estiment que l'espace à l'école permettra aux enfants de mieux imaginer la société du futur.

La parole vous revient désormais. Bonne chance à tous pour cette conférence!