Toespraak Commissievoorzitter Barroso bij feest 50-jarig bestaan Europees Parlement (fr)

Met dank overgenomen van Europese Commissie (EC) i, gepubliceerd op woensdag 12 maart 2008.

SPEECH/08/143

José Manuel Durao Barroso

Président de la Commission européenne

Cinquantième Anniversaire Du Parlement Européen

Cérémonie pour le 50e anniversaire de l'Assemblée parlementaire européenne

Strasbourg, 12 mars 2008

Monsieur le Président du Parlement européen,

Monsieur le Président du Conseil,

Mesdames et Messieurs les députés,

Je suis très heureux de célébrer aujourd'hui avec vous le premier demi-siècle du Parlement européen. C'est un anniversaire qui a une forte charge symbolique et politique pour l'Europe. Il y a cinquante ans jour pour jour, Robert Schuman réunissait sous sa présidence une nouvelle Assemblée unique. Les trois Communautés européennes venaient de créer la première matrice d'une démocratie représentative européenne. Depuis lors, ce choix politique fondamental n'a jamais cessé d'être réaffirmé à chaque étape de la construction européenne.

Les pères fondateurs ont eu, avant tout le monde, l'intuition qu'il fallait à l'Europe naissante des institutions pérennes et fortes pour consacrer les liens de plus en plus profonds créés entre les Six. "Rien ne se crée sans les hommes, rien ne dure sans les institutions» disait Jean Monnet. Il fallait aussi que ces institutions puissent évoluer pour accompagner ce qu'ils pressentaient comme le double mouvement de l'avenir: la progression de l'intégration, d'une part, et l'élargissement géographique, d'autre part.

Le triangle institutionnel qu'ils nous ont légué est un modèle unique au monde qui a largement prouvé sa vitalité et sa solidité depuis cinquante ans. Il s'est adapté à une formidable extension du champ des missions confiées à l'Union. Il s'est adapté à une formidable dynamique d'adhésion à l'Union.

Nous devons cette réussite à l'ingéniosité et à l'équilibre de notre construction institutionnelle, qui n'obéit pas à une répartition classique des pouvoirs. Nous la devons aussi à la méthode communautaire et à un mode de fonctionnement qui respecte la méthode communautaire et la subsidiarité.

Mais les institutions ne sont pas une fin en soi. Elles sont au service d'un idéal et d'objectifs. Plus les institutions sont fortes, mieux elles servent cet idéal et ces objectifs.

Les pères fondateurs voulaient tout d'abord arrimer l'Europe à la paix. Ils voulaient construire cette Europe nouvelle par la solidarité. Ils ont choisi l'économie comme moteur de leur vision politique et de leurs objectifs.

Cinquante ans plus tard, l'Europe en paix, et élargie aux dimensions d'un continent, a besoin d'institutions fortes pour relever le défi de son temps, la mondialisation. Ce défi, aucun État membre ne peut le relever seul. Par son expérience d'ouverture des marchés accompagnée de règles qui traduisent ses valeurs de liberté, de solidarité et de développement durable, l'Europe seule possède à la fois les dimensions, les institutions et les instruments nécessaires pour maîtriser et façonner la mondialisation.

Pour relever ce défi, l'Europe du 21e siècle doit s'unir pour réussir dans l'économie du savoir et donner des emplois aux Européens et du dynamisme à son économie. Elle doit occuper la place qui lui revient dans les affaires du monde: celle d'une Europe-puissance sans arrogance.

Nous réussirons si nous maintenons un partenariat constructif entre les institutions européennes.

Dans ce partenariat constructif, je veux saluer le Parlement européen pour sa contribution au projet européen, dans tous les aspects de la vie de nos citoyens. En cinquante ans, le Parlement européen a gagné beaucoup de compétences et de pouvoir. Je parle de pouvoir traduit en légitimité tirée directement des urnes européennes. Je parle aussi de pouvoir formel - codécision, pouvoir budgétaire, contrôle démocratique sur les instances européennes. Je parle enfin d'influence politique. Le Parlement s'est imposé à la fois comme colégislateur et comme partenaire de poids dans le triangle institutionnel. Mais aussi en établissant des liens étroits avec les parlements nationaux dont grand nombre est représenté ici aujourd'hui.

Le pouvoir que le Parlement a su gagner au fil du temps n'a fait que renforcer l'Europe dans son ensemble. Un Parlement européen fort est un partenaire indispensable pour les autres institutions, et en particulier pour la Commission européenne. Je crois pouvoir dire que la relation entre nos deux institutions est de plus en plus étroite, solide et mature, ce dont je me félicite.

Le traité de Lisbonne, lorsqu'il sera ratifié, renforcera encore les institutions communautaires dans leur ensemble. Il élargira les pouvoirs du Parlement. Il renforcera la double légitimité démocratique de la Commission par des liens accrus avec le Parlement européen et le Conseil européen. Il dotera le Conseil européen d'une présidence stable qui assurera une meilleure cohérence dans la préparation et le suivi des Conseils européens. Il développera le rôle du Haut Représentant pour la politique extérieure et de sécurité commune, qui sera aussi vice-président de la Commission européenne.

En renforçant la légitimité et l'efficacité du triangle institutionnel, ce traité est une grande avancée pour l'Europe.

Aujourd'hui comme demain, il ne doit pas y avoir de jeu à somme nulle entre les Institutions. Aucune d'entre elles ne doit se renforcer au détriment des autres. Toutes ont à gagner de la consolidation de l'architecture institutionnelle européenne.

Mesdames et Messieurs,

Une grande femme écrivain portugaise, Agustina Bessa Luis, a écrit:

"A 15 ans on a un avenir, à 25 ans un problème, à 40 ans de l'expérience, mais avant le demi-siècle, on n'a pas d'histoire".

C'est donc un parlement plein d'histoire, dans son passé ainsi que dans son avenir, auquel j'adresse, au nom de la Commission ainsi que personnellement, mes plus sincères félicitations.

Merci.